Comment asservir la recherche publique à l’industrie ? L’exemple de l’Alliance des Sciences de la Vie et de la Santé

Le 26 octobre 2009 s’est tenu à l’Elysée un Comité Stratégique des Industries de la Santé (CSIS) présidée par N Sarkozy en présence de 5 ministres, des dirigeants des groupes pharmaceutiques français et étrangers implantés en France et des Présidents de l’INSERM et du CNRS. Des engagements communs ont été pris qui visent à transférer une partie de l’activité des groupes pharmaceutiques aux établissements publics regroupés dans l’Alliance Nationale des Sciences de la Vie et de la Santé qui est présidée par le PDG de l’INSERM. Il s’agit du transfert du travail de la preuve de concept d’un médicament ou d’un procédé (appelé aussi travail de démonstration). Cette réforme de la recherche publique doit être pilotée en association avec les industriels (document du CSIS). Cela implique la mise en œuvre de moyens financiers et humains considérables qui dépassent les possibilités actuelles des établissements publics concernés : Inserm, CNRS (l’Institut National des Sciences Biologiques et sans doute aussi l’Institut National de Chimie), une partie de l’Inra, le département du Vivant du CEA et à un moindre degré l’Inria, etc. Pourtant le Plan Stratégique de l’Inserm (qui est en fait le plan pour tous les partenaires de l’Alliance) doit être adopté par le Conseil d’Administration de l’Inserm le 3/12/2009. Pour masquer la gravité de l’opération, les directions d’organismes se montrent discrètes, le PDG de l’Inserm a organisé à la mi-novembre un consultation caricaturale du Conseil Scientifique de l’Inserm : un vote électronique sans débat ! Comment va être mise en œuvre cette réforme du pilotage de la recherche biomédicale ?

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