Les prochaines élections professionnelles 2018 dans la Fonction publique ont lieu alors que le service public d’Enseignement supérieur et de Recherche (ESR) subit un plan national de restructuration visant à réduire le nombre d’établissements à une trentaine de structures, les Communautés d’universités et d’établissements (ComUE), assises sur les régions et les métropoles. L’objectif affiché par les différent·es ministres qui se succèdent et la Conférence des présidents d’universités (CPU), est sans ambiguïté : « abaisser les coûts de formation, d’encadrement, de fonctionnement matériel et de masse salariale de tout le système universitaire ». Dans ce contexte, fusions et mutualisations auront des conséquences majeures sur les personnels, leurs conditions de travail, leurs carrières et leurs rémunérations.
Cette concentration des établissements et la sélection qui se mettent en place en même temps qu’une réorganisation territoriale du pays qui cache mal la volonté du gouvernement et du Medef d’instaurer partout la libre concurrence entre territoires d’une part et établissements d’enseignement supérieur et de recherche d’autre part.
Les établissements d’ESR sont également contraints par la politique d’austérité imposée par le gouvernement (Pacte de responsabilité) et l’Europe (Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance). Non content d’attaquer de front tous les acquis sociaux des salariés, le gouvernement vient d’accorder, pour le seul bénéfice du patronat et du Medef, 50 milliards d’euros qui s’ajoutent aux 20 milliards d’euros de Crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
Pour les fonctionnaires et les personnels de l’ESR, cette politique signifie : le gel du point d’indice, la substitution de la Modernisation de l’action publique (MAP) à la Révision générale de l’action publique (RGPP), la suppression massive d’emplois dans la Fonction publique de l’État et le recours massif à l’emploi précaire, le blocage généralisé des carrières, la remise en cause générale des acquis en matière d’horaires et congés.
Pour les établissements, cela se traduit par une baisse drastique des financements de l’État, la poursuite des financements sélectifs et élitistes, le développement des financements sur projets et sa contrepartie inévitable, l’explosion des emplois contractuels et précaires.
Dans ce contexte, les statuts de la Fonction publique (Aenes, Itrf, Enseignants-chercheurs, Prag/Prce, personnels de bibliothèques) sont, pour les directions d’établissements (DGS et DRH) et les présidents d’universités, un frein à la mise en œuvre du management qui doit leur permettre d’atteindre les objectifs assignés de réduction de la masse salariale et de l’emploi public.
Pour que les intérêts des travailleurs de l’ESR soient défendus au mieux, le vote CGT est plus que jamais nécessaire.
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Décembre 2018
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