Agir ensemble,
pour promouvoir le statut de la Fonction Publique et le Service Public
d’Enseignement Supérieur et de Recherche,
une idée moderne
Avec l’adoption de la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (loi LRU) en août 2007, c’est l’éclatement du service public d’Enseignement Supérieur et de Recherche que le gouvernement engageait. En poussant les universités à l’accession aux Responsabilités et Compétences Élargies, c’est une logique de privatisation des établissements qu’il met en oeuvre.
Désormais «autonomes», les universités sont dirigées par des présidents gestionnaires dotés de pouvoirs de direction considérables. La gestion des établissements et de leurs personnels n’est plus nationale mais locale. La Loi Organique relative aux Lois de Finances (LOLF) mise en oeuvre pour évaluer l’activité du service public en terme d’objectifs, de résultat et de performance, le recours accru au privé sous couvert de partenariats, mettent les universités en état de dépendance du marché et de la logique de concurrence qu’il impose.
Ce qui est aggravé par le Plan Campus et le Grand Emprunt qui obligent de placer des fonds publics sur les marchés boursiers. Ce sont les intérêts générés par ces placements qui seront utilisés pour effectuer les emprunts nécessaires à la réalisation d’opérations à caractère privé (immobilier …). Les universités sont soumises à la bulle et à la spéculation financières.
Parallèlement, en contraignant les établissements d’enseignement supérieur (publics et privés) à se regrouper au sein d’une quinzaine de Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES – structures supra-universitaires affranchies de l’essentiel des obligations du Service Public et de la Fonction Publique), le gouvernement impose une réorganisation régionale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. À travers des “coopérations” public-privé, le service public donne toute sa légitimité à l’enseignement supérieur privé auquel il apporte sa caution et le label «université». C’est la dilution du Service Public qui est en marche.
Sous couvert d’une recherche de “l’excellence”, cette transformation est entreprise dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Le désengagement financier de l’État au profit de financements privés (frais de scolarité et dotations en capital) programme la disparition de la Fonction Publique. Même si la lutte intense des personnels de ce début d’année 2009 a obligé le gouvernement à un recul tactique, les projets de suppression massive de postes de fonctionnaires dans tous les secteurs demeurent et c’est le développement de la précarité qui est au coeur de cette politique.
Enfin, la nouvelle mission que la loi LRU confère aux universités rend les enseignants responsables de l’insertion professionnelle des étudiants et, ce faisant, exonère le patronat de ses responsabilités dans l’existence du chômage.
Ce ne sera pas sans conséquences importantes sur l’adaptation de l’offre de formation aux besoins immédiats des bassins d’emplois et des filières professionnelles. Notamment si elle s’appuie sur des partenariats, la professionnalisation de la formation universitaire entraînera la mort de l’organisation disciplinaire et l’assujettissement aux demandes du patronat.
Ce sont donc la qualité de l’enseignement supérieur, la survie du statut d’enseignant-chercheur et leur indépendance qui sont gravement menacés.
La Fonction Publique qui garantit l’égalité et les droits des fonctionnaires et des usagers sur l’ensemble du territoire est en péril.