Les résultats de la participation au premier tour des élections au CTPU et au CTPMESR sont désormais connus :
- CTPM : 12,29%
- CTPU : 27,23%
Dans les deux cas, le quorum n’est donc pas atteint et un second scrutin doit être organisé :
- Entre le 19 mars et le 13 avril 2010 pour le CTPU
- Le 6 mai 2010 pour le CTPMESR
La faiblesse du taux de participation à ces élections doit nous alerter et retenir notre attention.
Face à l’entreprise de mise à sac de nos Services Publics et de la plupart des acquis des travailleurs et de la Fonction Publique en particulier, nous ne pouvons rester indifférents devant une si faible mobilisation des personnels.
Les enjeux des transformations en cours dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, les répercussions sur les personnels, leurs conditions de travail, leurs carrières, leur protection sociale, leurs retraites, etc. sont tels que ce désengagement va à l’encontre de leurs intérêts.
Les personnels ont tout à craindre des transformations actuelles :
- la loi “Mobilité et parcours professionnels” permet désormais l’éviction d’un agent de la Fonction Publique,
- l’externalisation de certaines fonctions et missions avec la mise en oeuvre des partenariats public privé imposés par les différentes opérations que sont le Plan Campus ou le Grand Emprunt par exemple,
- le décret “détachement privatisation” en cours de discussion qui va permettre de mettre en détachement un agent de la Fonction Publique dans une entreprise privée dès lors qu’elle sera attributaire d’un marché public,
- l’incitation au basculement de la Fonction Publique vers le privé comme le propose par exemple la convention collective de droit privé désormais en vigueur à Pôle Emploi qui régit les droits des salariés de droit privé venant des assédics et qui crée les conditions pour que les agents fonctionnaires issus de l’ANPE aient un avantage financier à renoncer à leur statut de contractuel de droit public pour intégrer la nouvelle convention collective d’ici à fin 2011).
Tout, dans le processus actuel de démantèlement et de mise à sac, devrait donc pousser les personnels de l’enseignement supérieur à participer à ces élections.
Certes le discours dominant peut faire croire que les personnels ne se reconnaissent plus totalement dans leurs organisations syndicales mais est-ce pour autant qu’ils se reconnaissent dans la politique du gouvernement ? C’est pourtant l’idée que pourrait tenter d’accréditer le gouvernement en se référant à ce si faible investissement dans ces élections.
Nous devons constater par ailleurs que le ministère et les établissements ne font rien pour que l’information concernant ces élections, les jours de vote, les propositions des différentes organisations présentes, les lieux de vote, les conditions ou modalités de vote, les listes électorales, soit largement et correctement diffusée : peu de lieux d’information, peu d’affichage, difficultés ou impossibilité d’utiliser les systèmes centraux de diffusion de l’information par courriel pour les organisations syndicales, très faible information sur le droit de vote et les modalités de vote, très peu de lieux de vote mis à disposition des électeurs notamment pour les délocalisés, etc.
Dans un article paru dans SINÉ Hebdo (n° 72, mercredi 20 janvier, p. 6), Gérard FILOCHE faisait un constat analogue pour les élections prud’homales et s’inquiétait de la stratégie mise en oeuvre par le gouvernement et Xavier Darcos, ministre du travail :
“C’est ainsi qu’on étouffe l’intérêt des électeurs, ce qui fait grimper le nombre des abstentions, et il ne reste plus, ensuite qu’à éliminer l’élection elle-même. Ils avaient déjà ainsi supprimé les élections aux Caisses de sécurité sociale, avant d’ôter aux syndicats la gestion pourtant légitime de la partie du salaire mutualisé des travailleurs ! Une fois qu’ils auront supprimé l’élection des prud’hommes, ce sera plus facile de supprimer l’instance elle-même. Rêve de Medef ! ”
Ce qui vaut pour les élections prud’homales vaut aussi pour les élections qui nous concernent dans nos établissements et dans notre ministère.
Sans préjuger du fonctionnement et des résultats concrets de ces instances, ce qui importe avant tout, c’est l’expression des personnels. Qu’ils fassent entendre leur voix pour dire quelle orientation, quel projet, quelles revendications, ils souhaitent voir portés par les organisations syndicales auxquelles ils apportent leurs suffrages.
Ne pas s’exprimer lors de ces élections c’est offrir la possibilité au gouvernement de prétendre que sa politique est acceptée et qu’il peut continuer tranquillement son oeuvre de démolition.
Ce n’est qu’en s’appuyant sur le soutien exprimé par les personnels pour leurs orientations que les organisations syndicales pourront porter haut et fort l’expression des salariés mécontents et faire entendre leurs revendications.
Pour le renforcement et le développement du Service Public d’enseignement supérieur et de recherche ouvert au plus grand nombre, pour la défense de la Fonction Publique et la création d’emplois publics, VOTEZ et FAITES VOTER pour les organisations de la CGT :