1er octobre 2014 : Meeting CGT à Lyon

Chers Camarades, cher secrétaire général.

Depuis 7 ans l’Éducation Nationale, l’Enseignement Supérieur et la Recherche, vivent de profondes restructurations, tout comme nos camarades de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale.

Deux lois scélérates organisent cette destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche :
► D’abord la loi LRU-Pecresse en 2007, qui donnait une soi-disant autonomie aux Université et Grandes Ecoles, mais qui en réalité, organise leur dépendance financière.
►Ensuite, l’an dernier, la loi LRU-Fioraso, qui dans la continuité de la précédente, force les établissements à opérer des regroupements régionaux calqués sur le redécoupage des régions, pour soi-disant créer des pôles d’innovation ayant une visibilité internationale.

Ces lois entraînent les établissements de notre République dans une surenchère de la concurrence entre eux, les transformant en VRP de la recherche, engendrant des
cannibalisations et des fusions brutales :

  • au mépris des conditions de travail des personnels,
  • au profit de la recherche ciblée et guidée par les grands groupes industriels dirigés par le Medef.
    Ces derniers pourront ainsi orienter la direction que prendra la recherche de notre pays selon leurs critères à court terme, et ce évidemment, à moindre coût, pour eux. Ils pourront aussi décider d’abandonner des pans entiers de la recherche jugés non rentables ou encore inutiles, au prétexte qu’ils seront les payeurs !

C’est surtout la précarisation de nos jeunes chercheurs qui se généralise, et les force à s’exiler.

Dans l’enseignement secondaire, l’abrogation de la loi de 1950 sur le statut des enseignants des collèges et lycées, entraîne la banalisation de leurs missions : faire cours, ou bien être le G.O. d’activités ludiques ou de surveillance dans les établissements, voire des tâches administratives.

Le chantier de destruction des organismes de formation pour les adultes que sont l’AFPA et les GRETA, pour envoyer ces stagiaires en ordre dispersés pour des durées aléatoires et mouvantes dans les lycées, va constituer une désorganisation complète de ceux-ci, en mélangeant dans les établissements des adolescents et des adultes.

Et tout ceci, là encore, sous la haute surveillance du Medef !

Nos enfants iront étudier dans des universités à 2 vitesses :

  • Celles dites de « l’excellence », ciblées et focalisées sur la recherche, en sous-traitance des entreprises, et qui seront dotées des moyens financiers conséquents.
  • Celles ne faisant « que de l’enseignement de masse et de base », avec des cursus façonnés et définis par le Medef pour le Bac -3 / Bac + 3, qui entreront dans la vie active avec une formation mono spécifique et robotisante.

Pour nous, ces lois scélérates anti républicaines ont pour seul objectif la destruction du statut de la fonction publique, la suppression de l’indépendance pédagogique, d’innovation et de
recherche de nos enseignants-chercheurs et de nos équipes de recherche. C’est le déni du droit, pour tout citoyen de disposer et bénéficier d’une éducation digne de ce nom afin de pouvoir s’insérer dans la société dans les meilleures conditions possibles.

Cela parachèvera la suppression du fait que quel que soit l’endroit ou l’on se trouve en France, on puisse faire les mêmes études avec les mêmes chances de réussite, même pour les classes sociales défavorisées. Ce que nous appelons en France l’égalité des chances de la République, et le fait qu’un diplôme passé à Dunkerque à la même valeur qu’un diplôme passé à Toulouse.

Je ne peux continuer sans parler du moteur principal : nos salaires; gelés depuis 2010, car nous coûterions trop cher à l’État, selon nos dirigeants. L’idée est insidieusement distillée dans les entreprises et les administrations, que le problème principal serait le salaire, et qu’il vaudrait mieux nous payer à 80% du SMIC, le reste au bon vouloir des métropoles et régions, sous forme de prestation d’aide à l’emploi !

Chers camarades, cette fin d’année va nous mobiliser et finir de nous épuiser sur les élections professionnelles, qui vont établir la représentativité de la CGT dans la Fonction publique pour les 4 années à venir.

Que dire, sinon que s’étonner de la manière dont notre ministère gère cette affaire ?
Que dire, sinon que le ministère s’obstine dans la voie du vote électronique, alors que ce fut une cacophonie sans nom lors des dernières élections professionnelles il y a 3 ans ?
Que dire, sinon que sur le fond, c’est choquant, et que sur la forme c’est scandaleux ?
Que dire, sinon que le ministère est sourd à nos remarques, à toutes nos alertes et qu’il s’obstine dans son entêtement ?

La procédure pour arriver à voter a été inventée dans le pire des esprits tordus.
Je vous épargne la description du bidule, je ne veux pas tous vous voir vous pendre !

L’État Français se permet donc d’attaquer frontalement deux des trois piliers qui fondent la République Française, trois valeurs qui ornent l’entrée de chaque commune de notre territoire.

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ.

L’État remet ainsi en cause ce principe essentiel qu’est l’ÉGALITE.

Comment la Gouvernance DU PAYS DES DROITS DE L’HOMME peut-elle remettre en cause le droit à l’égalité lors d’un scrutin national, fut-il professionnel ?

OÙ EST L’ ÉGALITÉ ?

1. Face à la difficulté première avant même de voter : réussir à s’inscrire et à créer son espace électeur .
2. Quand Bien des français ont déjà des difficultés dans la lecture et l’écriture.
3. Face aux difficultés de la compréhension et de l’usage de l’outil informatique pour voter.
4. Quand beaucoup se décourageront après les premières tentatives, et renonceront à voter !
(la participation il y a 3 ans était de 15%.vote électronique )

OÙ EST LA LIBERTÉ ?

1. Quand on enlève la possibilité à un citoyen, de choisir son bulletin de vote confidentiellement ?
2. Quand un citoyen, se verra « aidé ou guidé» (devant un ordinateur) par une tierce personne et pourquoi pas son supérieur hiérarchique comme nous l’avons vu en 2011 ?
Au lieu de voter, librement en son âme et conscience dans un isoloir ?
3. Quand on ôte au citoyen le moyen de contrôler le bon fonctionnement du dépouillement ?
4. Quand on bafoue la règle de base du fonctionnement du suffrage universel ?

En effet finalement, quoi de plus démocratique et plus simple que :

  • une liste électorale affichée,
  • une liste des candidats affichée,
  • le choix entre plusieurs bulletins, à mettre dans une enveloppe,
  • un isoloir, une urne transparente, une signature,
  • un dépouillement public.

Lors des élections précédentes il y a 3 ans, La CGT s’est pourtant déjà opposée, a saisi la CNIL, a fait des courrier de recours, a fait remonter au ministère tous les dysfonctionnements
qu’elle a pu constater sur le terrain. Tout cela fut balayé d’un revers de main négligeant.

Pour le ministère, tout s’était très bien passé !

Le nouveau ministère à baladé et à méprisé nos délégués sur ce thème, de réunions en réunions depuis Novembre 2013, sans tenir compte au fur et à mesure des discussions, des alertes, des remarques constructives ou des propositions faites par nos délégués.

Aujourd’hui le ministère reconduit trait pour trait le même fonctionnement scandaleux. Il nous semblerait normal que si le taux de participation général n’est pas équivalent aux autres
scrutins papier : la CGT saisisse le gouvernement, le conseil constitutionnel, et pourquoi pas aller jusqu’au tribunal de la haute cour européenne des droits de l’homme, pour demander l’annulation de ce scrutin électronique, compte tenu de tous ces éléments.

N’oublions pas que les personnels, surchargés de travail, ne chercheront pas pendant 107 ans, le moyen d’entrer dans cette usine à gaz !

Tout est fait, tout est mis en place, pour prétexter l’échec du travail des organisations syndicales et agiter l’épouvantail de leur inefficacité et de leur inutilité.

Tous les personnels n’ont pas d’ordinateur sur leur poste de travail.

D’autres doivent se partager un matériel asthmatique hors d’âge, mais indigeste !

D’autres n’ont jamais eu droit à une formation de base à l’informatique car non considérée prioritaire parce qu’elle ne serait pas en lien avec leurs fonctions. Sous prétexte que si on tient un balai ou un tournevis, on n’a pas besoin de savoir se servir d’un ordinateur…

Certains nous disent : ils n’ont qu’à voter chez eux !

Trouvez-vous normal que pour des élections professionnelles, où la représentativité syndicale est en jeu, les choses soient traitées de façon si légère et si peu démocratique ???

C’est un Déni de DÉMOCRATIE et cela se passe en France.

Pour finir,

Je pense à tous ceux qui sont morts depuis 1789, aux CANUTS, aux premiers syndicalistes, à Jean Jaurès, aux résistants de l’armée de l’ombre, au Conseil National de la Résistance, Je suis fier de cette histoire. Et je n’ai certes pas honte d’être français.

PAR CONTRE J’AI HONTE

  • Et ne comprends pas comment le ministère de l’éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, symbole : du savoir, de l’excellence, puisse les oublier !
  • Pour la mémoire de tous ceux qui se sont battus et qui sont morts pour les 3 principes essentiels de notre république. trois mots simples

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ
RESTONS FIERS DE NOTRE FONCTION PUBLIQUE,
ET VOTONS, FAISONS VOTER POUR LA CGT.